Goery, dit l’Incompris, de la maison Criamon
Goery, dont la moindre parcelle de peau ou de chair est densément et finement tatouée, pourrait passer pour un nubien. C’est un être secret, cryptique, difficile à comprendre autant à l’oral qu’à l’écrit. Il parle souvent tout seul, dialoguant avec des voix intérieures, et indifférent à son environnement.Goery est dérangé dans son laboratoire. Des fantômes sont apparus à proximité ainsi qu’un cadavre, pris dans des branches. La jeune femme avait été enterrée, puis déterrée et mutilée. Elle est décédée de la variole. La rivière qui l’a charriée vient du village de Vézay. Goery, Cerberos et Willherlmine prennent le chemin de Vézay en compagnie des servants Jehan et Amaury. Le père Tankus et son serviteur bossu, Noïlis, nient connaître la jeune fille, mais cachent quelque chose. Goery s’évanouit en lançant un sort pour sonder l’esprit du bossu. Le chef du village, Rostagnus, est très âgé et presque sourd. Les mages sollicitent l’hospitalité à l’église et sont hébergés dans un cabanon à l’opposé du cimetière. Amaury, sorti uriner, reçoit un caillou dans la tête. Il aperçoit Noïlis, et lors de la course-poursuite qui s’ensuit, le bossu fait une chute mortelle. Cerberos interroge le cadavre. Noïlis a fait tomber la jeune Marie dans la rivière en traversant le pont pour l’enterrer dans la forêt. Willhelmine choisit de confronter le père Tankus sans attendre. Ce dernier a mis la main sur un grimoire principalement grec exposant notamment une procédure alternative de sacralisation. C’est apparemment à cette fin que la cadavre a été utilisée. Willherlmine disserte ensuite de théologie avec lui. L’ouvrage s’intitule « Diabolo Psyké ». La père Tarkus explique que le livre lui a ouvert les yeux et se dit prêt à l’assumer devant ses supérieurs.
Goery et Cerberos fabriquent un pentacle de sang dans les appartements du père Tankus. La croix de l’église est détruite. L’écclésiastique réussit tout de même à monter les villageois contre les sorciers qui doivent partir en toute hâte. Cerberos oublie le livre dans l’église. Le groupe rentre à la tour. Les mages au complet tiennent conseil et décision est prise de laisser les choses telles quelles. Cozart part recruter un briquetier.
Pietro di Venezia, dit Il Magnifico, de la maison Jerbiton
Descendant de l’illustre Aulus Aquilius
Pietro, jeune homme avenant à l’ascendance illustre et à l’avenir prometteur, rejoint l’Alliance de la Tour Brisée après le départ inopiné de Goery. C’est un fin connaisseur de la nature humaine, qu’il étudie avidement. Il fait montre d’un strict respect de l’étiquette et d’une impressionnante maîtrise de lui-même.Cozart est rentré de Toulouse avec Amaury, Jehan et Clotaire qui ont appris les rudiments de la briqueterie. Il a pu identifier les symboles sur les robes des fantômes comme étant du dieu païen Belgo, une ancienne divinité de l’eau dont le culte a disparu depuis 200 ans. Wilhelmine fait part d’une rumeur : un village à proximité aurait été victime d’une créature infernale invoquée par des diabolistes tatoués. Le prêtre du village aurait été assassiné. Cerberos a découvert dans la forêt une alliance vivant en harmonie avec les fées. Leur bibliothèque est pauvre mais ils disposent d’une source de virtus herbam. Cerberos acquiert un livre sur les Régios. Soeur Lucie va vérifier si le village de la rumeur est Vézay. Elle découvre que le père Tankus est mort, remplacé par le père Durand. Pietro, Cozart, sœur Lucie et Cerberos vont mener l’enquête. Le père Durand affirme avoir brûlé les livres mais a demandé aux paysans de ne pas parler de l’attaque. l’église a des relents de moisi, le vin est aigre, l’eau bénite se gâte. Des paysans révèlent qu’il y a eu 3 morts et 2 fous lorsque la bête a été repoussée.
La petite délégation dîne en compagnie du père Durand et de Willa, la fille de Rostagnus. La repas frugal et l’atmosphère tendue ne contribuent pas à délier les langues, et le groupe des mages va se coucher. Les éclaireurs envoyés pister la créature, Mathurin et Alette, rentrent en pleine nuit : ils ont repéré la tanière d’une créature aux yeux rouges portant une bure. Une discussion s’ensuit sur la stratégie à adopter, et il est décidé d’aller chercher des renforts à la tour le lendemain. Du bruit dans l’église réveille le groupe qui s’approche, intrigué, pour finalement découvrir un Noïlis cadavérique et aux yeux rouges. Il est vaincu difficilement mais Pietro est victime d’une terrible affliction. Le village se félicite que la créature soit occie, et se hâte de le brûler.
Ramnulf, une toque rouge, rend visite à l’alliance de la Tour Brisée. Il met en garde contre les fantômes. Il doit rendre visite à l’alliance Lariandre et sollicite Cerberos pour être guidé. Sur la voie romaine, une cariole est immobilisée au milieu d’un troupeau de chèvres. Le marchand Zubnak de Fangeau doit livrer des primeurs à Carcassonne, au seigneur Raymond Roger de Trincaval, très à cheval sur la ponctualité. Pietro ordonne au berger de dédommager Zubnak d’une chèvre. Zubnak, ravi, invite le groupe à passer dans son échoppe si l’occasion se présente. Ramnulf parle à Pietro du vicomte Robert de Sarde, qui possède l’exploitation de marnes argileuses à proximité de son l’alliance. Arrivé dans la forêt, le groupe rencontre le roi féérique Aldarin qui se réjouit des démonstrations de magie et autorise le groupe à poursuivre vers l’alliance Lariandre.
L’alliance est composée de Trémers :
- Julian le chef, porte des lunettes, spécialisé en Mentem
- Perniciel le gothique
- Valfrêne le maladroit
- Dominique le grincheux
- Restaralin le jovial
et d’une Mérinita, Audrey la Fauvette.
Ranulf remet une missive à Cerberos et une à Julian. L’alliance Bellaquin, une alliance d’été de 200 ans sise près de Béziers, revendique la forêt de Sadisrel dans laquelle s’est établie l’alliance Lariandre, et réclame 20 pions de virtus herbam par an. L’alliance de la Tour Brisée est sollicitée pour arbitrer en faveur de Bellaquin. Lariandre fait frontière avec la cour des ombres en échange de la permission d’Aldarin de récolter une certaine quantité de virtus herbam par an.
Julian dit avoir le virtus demandé mais ne pas pouvoir se passer de 20 pions de virtus. Il est nécessaire au bon développement de l’alliance. Lariandre récolte le virtus herbam dans les marais où des feux follets leur font perdre des fragments de mémoire. Le groupe décide d’envoyer Ramnulf à Bellaquin demander des documents étayant leur revendication. Ramnulf vient de l’alliance de la Crête des Brumes près de Perpignan. Il dit que Bellaquin, forte de 12 mages ambitionne de détrôner l’alliance Doïsseteppe, alliance d’automne de 400 ans, forte de 23 mages et 300 servants, qui domine le tribunal de Provence depuis les Pyrénées. Des membres de Lariandre montrent à Pietro un gros rocher : c’est Gror, un géant féérique caractériel qui se réveille à la pleine lune. Cerberos fait plus ample connaissance avec un des satyres. De longues tractations sont interrompues par Audrey la Fauvette à qui le seigneur Aldarin a confié avoir refusé l’accès de la forêt de Salirelle à Bellaquin. Cette information emporte la décision de refuser les prétentions de Bellaquin. Les gens de l’alliance rêvent de massacre et ont leur humeur profondément affectée. Les fantômes semblent en être à l’origine.
Willhelmine revient de son voyage chez Robert de Sarde. Il est d’accord pour que l’alliance exploite sa marnière et attend une compensation. Sire Hubert arrive à l’alliance de la Tour Brisée escorté de vingt hommes d’armes. Il cherche des signes de satanisme, est passé par Vésay et a été orienté vers l’alliance. Lorsqu’il se rend compte qu’il a affaire à des mages, il se détend et révèle être vassal de l’alliance de Bellaquin. Pietro lui relate les évènements de Vésay, et sire Hubert promet de tenir l’alliance informée de son enquête.
Le petit frère d’Ygraine Demi-Pruneau vient à l’alliance chercher de l’aide contre un monstre. Le village de Passaquine est situé à un jour de marche. Il a été cédé à l’église par le comte de Toulouse il y a 100 ans. La construction d’un monastère dans les bois a été abandonnée à cause d’une infestation démoniaque. Le monastère a finalement été construit en dehors de la forêt. La forêt est d’ailleurs réputée abriter une espère de loups intelligents. Pietro, Cozart, Cerberos Jehan et Ygraine partent enquêter. En route, ils croisent une vingtaine de loups menés par un loup géant. Le bétail du village disparaît mystérieusement, et un couple d’amoureux est porté disparu.
Loris tient l’auberge du Chêne vert, il est marié à la jeune Christie. Pietro et Ygraine parlent avec Carlotta, la belle-mère d’Ygraine. Elle subit les coups de son mari, qui agit bizarrement depuis un mois. Il a un air maladif et s’absente toutes les nuits. Le loup géant Hrulgar réunit le village dans la nuit grâce à un enchantement. Hrulgar porte une amulette bleue luisante autour du cou. Il dénonce la trahison de l’ancien pacte de non-agression entre loups et humains. Son louveteau a été retrouvé mort, et il réclame un jeune humain en compensation. Les mages interjettent qu’ils sont là pour résoudre un mystère : des disparitions et des tas d’ossements dans la forêt, et que le loup n’a pas nécessairement été tué par les villageois. Hrulgar sursoit au délai en donnant deux jours. La pierre de paix, au centre du village, est légèrement magique. Une figurine en argile avec le visage en spirale est dans les fourrés à proximité. Jean, le père d’Ygraine, porte une amulette de la même matière. Une autre statuette est trouvée dans la chaumière familiale.
Cozart extrait deux pions de virtus terram de la statuette d’argile. Cohat, le préfet, désigne les différentes figures du village. Pietro interroge Robert le forestier, qui a vu de petits tas d’os mêlés à de la boue et à des morceaux de peaux. Il porte une croix et deux amulettes : une étoile de fer et un bout de sorbier entouré de fil rouge. Le monastère est à un jour de marche, le meunier est lié aux moines. Malierh, la veuve guérisseuse, a trois chats dont un noir. Les poupées de glaise sont apparues il y a quelques mois. Un paysan et un vieux se disputent une poupée de glaise. Le père Abelard confie que les poupées de glaise sont surtout retrouvées à la lisière de la forêt, mais pas seulement. Les sœurs Mariennes, les bergères, ont vu la veuve donner quelque chose à Carlotta il y a quelques mois. Bernard le meunier met en garde contre la veuve, qu’il pense être une sorcière. Bruno le forgeron ne pense pas que les statuettes soient païennes. Carlotta avoue à Ygraine qu’elle s’est procurée auprès de la veuve une amulette pour sauver son couple. Elle a donné l’amulette en terre cuite au père d’Ygraine. Cette dernière décide de prendre l’amulette du cou de son père, qui s’endort instantanément. Il est très confus au réveil, ne parvenant pas à aligner des idées cohérentes.
Les mages se rendent au repas auquel ils sont invités chez la veuve. Cette dernière dément avoir donné l’amulette à Carlotta. Un sort confirme qu’elle dit la vérité. Le père Abelard confie avoir fait un terrible cauchemar dans lequel une ombre venue de la forêt s’en prenait aux villageois et à la lumière provenant de l’église. A la fin, une vieille femme lui disait qu’il devait mourir. La veuve ressent l’esprit de la forêt. Elle sait qu’une entité sombre mais presque humaine rôde. Le forestier trace une carte grossière pour Cerberos. L’amulette est remise autour du cou de Jean, et le groupe le file dans la forêt. Mathurin et Cozart sont séparés du reste du groupe qui est attaqué par des poupées de glaise joueuses. Cozart rencontre la vieille Lise qui lui demande d’arrêter de détruire ses créations. Pietro, épuisé, est porté par le zombi. Le groupe passe dans une autre monde. Une version fantomatique de Jean est reliée à son corps par un fil ectoplasmique. Il se dissipe brusquement en sacrant contre Lise. Lise se manifeste quand Cozart l'invoque. Elle a besoin de Jean pour poser les poupées dans le village. Les poupées repoussent l’influence de l’aura divine que Lise considère comme étrangère à la Nature. Pietro la prévient du grief des loups envers elle, espérant jouer sur les deux tableaux. Les loups reviennent comme prévu au village au crépuscule. Pietro leur détaille la culpabilité de Lise dans la mort du louveteau de Hrulgar. De toute évidence, les poupées de glaise, ses créations, ont tué sa descendance. Une expédition vengeresse dans la forêt mène à une clairière entourée de grands arbres. Une multitude de fleurs inconnues embaument l’air. Un autel trône au centre, et une cabane est adossée à une paroi rocheuse. Hrulgar et sa meute confrontent Lise, surprise par la taille et le nombre des loups. Elle retire son capuchon et se révèle avoir deux côtés distincts, d’un côté une jeune femme, de l’autre une vieille femme. Fébrile, elle invoque un élémentaire de terre et déchaîne ses sorts. Les loups, qui bénéficient d’un soutien plus ou moins cosmétique selon les mages, finissent par l’emporter au prix d’un mort. Hrulgar arrache la tête de la sorcière de ses énormes crocs, et a tout juste le temps de sauter de côté alors que la terre engloutit le corps de la sorcière. Au village, Hrulgar réaffirme le pacte entre loups et villageois. Jean retrouve son état normal en réintégrant son âme. Le père Abelard exhume une archive de l’église, la confession d’un prêtre datant d’un siècle. Lise était une jeune fille du village que le prêtre a essayé de violer lors d’une fête païenne de la Nature, dans la clairière. Elle a fui dans la forêt et n’a plus jamais reparu jusqu’à aujourd’hui.
Un certain Silius, prétendant être de la famille de Pietro se présente. Il clame être le cousin de Sicarius, le frère de Pietro dont ce dernier n’a pas connaissance. Il lui remet une boîte qui lui était destinée, qu’il a « reprise » à une famille à proximité de Venise. La grande famille dont il se réclame, Strabo, fait des affaires autant que des arnaques. Le paquet contient une boîte à musique très ouvragée, ornée d’émeraudes, présentant un danseur tournoyant, ouverte par une magnifique clé d’argent. Silius se montrant très collant, Pietro tente par tous les moyens, y compris magiques, de s’en débarrasser. La manœuvre n’est pas courronée de succès. Cozart intervient et fait raccompagner Silius au village le plus proche.
L’affaire est relancée lorsque Ramnulf se présente à l’alliance en compagnie de Dame Esope Guernicus, une Quaesitor et mère de Cerberos. Le vol d’une boîte à musique l’a amenée ici. C’était un cadeau du mage Davnavolus Bonisagus de l’alliance de Bellaquin au Duc de Padoue. Elle retrouve Silius et emmène Pietro qui a restitué l’objet et clame son innocence, au tribunal Romain. Les preuves manquent, Sicarius est introuvable et Davnavolus s’avère avoir une profonde rancune envers Pietro qui est finalement innocenté.
Dans la mine d’étain, une ancienne galerie effondrée a été dégagée, révélant les ossements de 6 humanoïdes et de 2 humains portant des insignes de Belgo. Ils sont tous morts lors d’un éboulement. Le boyau se poursuit. Après quelques jours à déblayer, de la lumière apparaît. La petite expédition débouche sur un paysage montagneux sous la grisaille, de nombreuses petites créatures s’affairent à pousser des chariots entre des galeries. Le gnome Chaokar mène le groupe à Morkin, le roi des gnomes. Il trône dans une gigantesque caverne soutenue de gigantesques colonnes gravées et ornée de fresques. Le roi considère les humains comme indignes de confiance et ne supporte pas les questions, mais apprécie qu’on lui rende les restes des gnomes trouvés dans la mine. Sur le chemin du retour, par des assertions, le groupe parvient à obtenir quelques informations. L’alliance prépare des cadeaux pour les gnomes, un arc en pierre, un service en étain et une gravure du paysage du royaume des gnomes qui attire le fantôme du prêtre barbu de Belgo. Il révèle avoir été maudit par Morkin et demande de remener le roi dans le maris pour qu’il lève la malédiction. Il demande à ce que le nom d’Ifane soit évoqué en sa présence.
De retour à la cour de Morkin, les mages offrent les divers présents et sont autorisés à rester temporairement. Le gnome Syrectos se porte volontaire pour servir d’escorte. Il présente Grikal qui soupçonne Morkin de mentir en clamant que les humains ont brisé un pacte. Le pacte était entre un homme du nom d’Ifane et Morkin. Grikal demande aux mages d’enquêter sur le pacte côté humain.
Jehan, Maria, Louise et Grimeau entendent un cri féminin provenant du marais, à proximité de l’alliance. Quatre fantômes, dont le grand-prêtre, entourent Geneviève de Passaquine. Ils la couvrent de fleurs fantomatiques alors que le paysage semble se superposer avec un lac dans le lointain. Un gigantesque serpent fantomatique sortant de son eau observe la scène. Les prêtres invoquent des élémentaires d’eau pour stopper les servants. Une mage sortie de nulle part tente de s’interposer. Un fantôme plus âgé, probablement le père de la jeune fille, attaque le grand-prêtre et les fantômes disparaissent. Geneviève et la mage, Colombe, sont emmenées à l’alliance.
Colombe, une mage Mérinita, demande à intégrer l’Alliance de la Tour Brisée. Après une audition où elle fait montre d’un extraordinaire talent musical, elle est acceptée. Une jeune mage Bjornaer du nom de Mariadora se présente à son tour dans le même but. Sa spécialité est l’infiltration. Elle est à son tour accueillie au sein de l’Alliance, bien que plus fraîchement que Colombe.
Un messager porte un message d’une certaine Claire Beaucamp, qui demande aux mages d’envoyer une délégation au Vicomte Robert de Sarde. Pietro, Willhelmine, Colombe, Mariadora et Fauve arrivent chez le Vicomte après deux jours de marche. Claire est emprisonnée pour tentative d’empoisonnement sur Robert de Sarde. C’était sa guérisseuse, conseillère et diseuse de bonne aventure. Otto, un serviteur un peu lent, a avoué avoir apporté le vin empoisonné sur ordre de Claire et s’être ensuite confessé au père Gaston. Jacques Debré est un autre conseiller et diseur de bonne aventure. Jacques disait après que Claire a été engeôlée : « si seulement Gaston commettait un crime aussi ». Le Sénéchal Garvon gère l’ensemble des affaires du château.
Le père Gaston prétend avoir entendu la confession de Claire et qu’elle est habitée par le démon. Mariadora trouve dans ses appartements une lettre où Claire clame son innocence, invoquant la femme du Sénéchal, Margarete, comme témoin. A côté, une feuille est couverte d’essais de copie de la signature de Claire. Jacques a pressé l’huissier d’administrer une grande dose du poison à un chat pour prouver sa toxicité. Le félidé, bien que souffrant, n’en est pas mort. Jacques avoue mentalement à Pietro être à l’origine de l’empoisonnement. Il porte un morceau de ruban doré à un doigt. Il lit le passé de Colombe, et fait une prédiction fantasque à Pietro. Willhelmine découvre dans les quartiers de Claire un ruban doré identique à celui de Jacques. Sa fenêtre a été escaladée avec un grappin.
Corin et Lazare, les oeunologues, prêtent à Claire une liaison avec Jacques, à laquelle le vicomte se serait opposé. Les servantes croient que Claire a une aventure avec le vicomte. Mariadora trouve chez Jacques des herbes, un grappin et un fouet à billes. Claire nie toute liaison, même lorsque Pietro et Willhelmine lui soumettent le ruban doré et le grappin à sa fenêtre, et se borne à se plaindre de trahison. Fauve vérifie les sources des rumeurs sur Claire, qui se révèlent infondées. Jacques se rend régulièrement dans la forêt faire ses prédictions près d’une fontaine magique. Le Sénéchal Garvon fait des confessions à Colombe sous le sceau du secret. Il a participé à la tentative d’empoisonnement du vicomte initiée par Jacques, mais pris de remords, il l’a prévenu que son verre était empoisonné. Garvon pense toutefois que Jacques escomptait qu’il agisse ainsi. La faible toxicité des herbes vient conforter cette hypothèse.
Colombe récapitule les éléments découverts devant l’assemblée réunie. Malgré les prédications folles de Jacques Debré, Robert de Sardes le fait arrêter. Les preuves dans ses quartiers complètent le tableau. Claire est libérée et promet de réfléchir à intégrer l’Ordre d’Hermès. Elle avait déjà été approchée par Cerberos. Willhelmine met aussi en lumière le rôle trouble joué par le père Gaston qui n’a pas transmis la lettre de Claire, et qui a tenté d’imiter sa signature, probablement pour signer une confession accablante. Franz, le forestier, conduit les mages à la source de Sière où ils découvrent de la mousse magique et une poupée contrôlant Otto. Le vicomte confie Jacques à la juridiction de l’Alliance. Il est amené, captif, à la tour.
A l’automne de l’An 1200, Ramnulf se présente à l’Alliance. Il vient annoncer que le Tribunal se tiendra dans quatre semaines à Doïsseteppe. L’Alliance d’automne, forte de 23 mages, trône au sommet du mont Célidar dans les Pyrénées, à 700 pieds d’altitude. Ramnulf accepte de servir de guide pour deux pions de virtus. Il préconise de s’équiper en vêtements chauds et de prendre des cordes. Mariadora lui fait des avances à peine voilées.
Des malandrins postés dans une passe sont mis hors d’état de nuire par Mariadora et Pietro. Plus loin, le village de Lamproie est rempli de colporteurs vendant des articles hors de prix. Doïsseteppe a une architecture hétéroclite avec une base romaine. A l’antrée, une bulle de lumière illumine soudain Pietro, un diablotin apparaît sur son épaule et un gong résonne. Le diablotin est promptement éliminé et le Quaesitor Protantus interroge chaque membre de l’Alliance. Pietro confesse avoir entendu des voix mais ne pas s’être alarmé.
Doïsseteppe jouit d’installations confortables avec notamment des thermes. La première journée est consacrée aux conciles des Maisons. S’ensuivent des tractations commerciales. L’Alliance vend un livre d’Art et parvient à se procurer un parchemin pour créer une tour. Oxioum, le Pontifex Maximus de Doïsseteppe agé de 106 ans, est également le Praeco, le doyen qui préside le Tribunal.
Un temple de Mercure, aux nombreuses colonnes, est au centre du complexe de Doïsseteppe. Le Tribunal commence par une cérémonie à Mercure. S’ensuit l’initiation de Colombe et Mariadora qui reçoivent leur sceau. Un mage vante sa nouvelle méthode de création d’objet magique plus rapide. La nuit suivante est consacrée aux litiges entre mages. Elle débute sur le conflit entre Lariandre et Bellaquin. Cozart intervient pour souligner l’accord entre le seigneur Aldarin et le Praeco tranche en faveur de Lariandre. Pietro est condamné à payer 15 pions de virtus pour le sensibiliser au péril démoniaque. Un Flambeau fait un discours enflammé contre l’église qui trouve l’approbation des Jerbitons mais ne va pas plus loin. La dernière affaire concerne un Jerbiton ayant officié en tant que mage de cour. Après un long récit dans lequel une jeune noble au grand potentiel magique finit par le vaincre alors que sa formation est inachevée, le Tribunal appelle à intervenir.
Le conseil de la Tour Brisée sanctionne Pietro à effectuer deux saisons au profit de l’alliance suite à l’incident de Doïsseteppe. Cozart décide d’étudier le marais. Le serpent géant spectral module les tracés de l’eau par ses déplacements/ Le prêtre fantôme utilise un iris faux acore et incante un sort pour prendre le contrôle de l’imposant reptile et attaque Cozart – sans effet. Il le met en garde.
Une jeune femme de Vésay, Dominique, se présente à l’alliance. Elle invite les « sorciers » aux festivités de Pâques de la part de Rostagnus, le chef du village, en remerciement des services rendus. Elle rapporte que son fiancé, Béranger, malade de la fièvre, avait sous son lit une plante enveloppée de tissu. Une fois enlevée, il a guéri. L’étoffe beige est brodée d’un croissant de lune dans un carré. Une plante est cousue dans le tissu constellé de gouttelettes de sang séché. La lune représente la dualité du changement et de la constance, ainsi que la féminité. Le carré représente la terre. L’association des deux représente la descente de la féminité sur terre. Une rapide analyse magique montre qu’il s’agit de sang de femme.
Rostagnus et sa fille Willa accueillent la délégation des mages en souhaitant la bienvenue aux bâtisseurs, ce qui jette un certain froid. Manifestement on attend des mages et de leurs servants qu’ils participent à la construction d’une nouvelle chapelle dont les matériaux sont déjà prêts. Willhelmine en profite pour poser la première pierre en tant que mage cathare et ainsi lutter contre l’expansion de la magie divine.
Cozart parle avec Mathieu, le soigneur du village, et découvre sous le lit de Karuga, un malade, une étoffe avec une plante identiques à ce qu’avait apporté Dominique. Mathieu organise l’inspection de tous les lits, et trouve le même tissu sous le lit de Pierre, déjà décédé. Le seigneur Tamita et son fils arrivent à Vésay accompagnés de chevaliers. Mathieu propose à Mariadora de lui jouer un tour pour rire à ses dépens. Une sangle de la selle du noble seigneur se rompt et le voilà dans une posture aussi précaire que comique.
Colombe et Pietro se rendent à l’écart du village dans la hutte des sages femmes. Pietro reçoit un accueil glacial alors que Laura est avenante avec Colombe. Leur jardin foisonne de diverses plantes exubérantes.
Le banquet commence par une bénédicité par le père Durand qui, fort du pouvoir d’une relique de saint Benoît dans sa croix, dissipe les sorts actifs des mages. Colombe égaye l’ambiance avec sa musique, imitée par un ménestrel, Pietro et sœur Lucie. Le fiancé de Dominique, Béranger, est un rustre qui court après les jeunes filles malgré la baisse de sa virilité depuis sa maladie.
Pietro fait un rêve dans lequel des diablotins le traînent dans l’ancienne église profanée où un grand démon cornu lui annonce qu’il est sa huitième âme avant de le molester. Le mage se réveille en hurlant alors que Willhelmine le frappe pour le tirer de son cauchemar. Le père Durand, tiré du lit, se contente de bénir Pietro et de lui proposer de se confesser à la fin de la semaine.
Le lendemain matin, Grimaud signale avoir moins bien dormi qu’à l’alliance. Le trou creusé la veille pour les fondations de la chapelle a été rebouché. Dans l’église, de petites traces de pas en file indienne relient l’autel à une fenêtre, dans les deux sens. Cozart suggère l’existence d’un Regio mais rien ne se passe. Pietro dérobe le morceau de la « vraie croix » sensé renforcer la barrière autour de l’église pour sa propre protection.
Mariadora visite la demeure la plus cossue du village, appartenant à Geoffrey, un ancien mercenaire. Elle y trouve une coquette somme dans un coffre. Geoffrey, la quarantaine, est marié à la jolie Alba, plus jeune. Colombe aperçoit leur fils Constant, plutôt maigre, quémander une tarte à Franceska, qui refuse, arguant que les restes de ses parents pourraient nourrir toute une famille.
Willhelmine prend offense d’une remarque faite par un paysan, le provoque en duel et manque de l’occire par un coup du plat de la lame.
Pietro espère se procurer la relique détenue par le père Durand pour se protéger des démons.
Un fermier du nom d’Arnold tire au flanc éhontément sur le chantier de la chapelle. Cozart le rappelle à l’ordre et le garde à l’oeil. Le bougre essaie de convaincre Grimaud de faire une pause agrémentée de spiritueux, mais par un effort de volonté celui-ci refuse.
Pietro sollicite Bretmar, le charpentier qui supervise les travaux, pour lui confectionner des croix. Pietro souhaite également incarner Jésus lors de la procession de Pâques, période la plus sainte pour les chrétiens, mais apprend que Bretmar, dont la foi est reconnue, obtient traditionnellement le rôle.
Colombe retourne chez les sages femmes, accompagnée de Mariadora magiquement invisible. Hylla, la sœur cadette, ouvre à Colombe qui lui présente le tissu maudit, mais Laura prend vite le relai. Elle admet implicitement être à l’origine de la fièvre des hommes qui l’ont mérité. Colombe est soudain congédiée, Laura appelle sa mère et un fantôme apparaît qui somme Mariadora d’expliquer son intrusion. Prise au dépourvu alors qu’elle se croyait indétectable, elle bredouille une excuse mais se fait sèchement renvoyer de la chaumière avec consigne de ne jamais revenir.
Les mages se reposent en fin d’après-midi en prévision d’une nuit de veille à s’occuper du problème de l’ancienne église. Au banquet, Pietro fait une impressionnante démonstration de foi qui enthousiasme l’assemblée. Le soir venu, les mages obstruent les fenêtres de l’église et se postent à l’entrée.
Un rai de lumière vertical apparaît près de l’autel et s’élargit horizontalement pour créer un portail. Plusieurs diablotins en sortent. Willhelmin et Cozart échouent à les détruire dans l’église profanée qui les renforce. Le groupe bat en retraite, Willhelmine couvrant les arrières. Elle se fait cerner et harceler par les créatures impies. Autour de l’église, des ténèbres impénétrables rendent tout le monde aveugle. Willhelmine se fait entraîner vers le portail. C’est alors que Pietro brandit un morceau de la vraie croix et invoque le Seigneur pour bannir les ténèbres. En réponse à son appel, les fenêtres de l’église réapparaissent et les vitraux projettent une lumière éblouissante. Les diablotins repartent en criant par le portail qui se referme derrière eux.
Mariadora fait un cauchemar où elle est enfermée dans une cage par Colombe, la huitière d’une collection. Mariadora secoue Colombe pour la réveiller, ce qui lui provoque une crise de panique. Au matin, Mariadora fait la connaissance de Jussigna, la benjamine des trois sœurs sages-femmes, qui pourtant ne leur ressemble pas. Elle lui révèle que les femmes font des cauchemars.
Constant invite la délégation des mages à festoyer dans la demeure de Geoffrey le lendemain soir. La double allusion à une huitième âme amène les mages à penser que sept âmes sont en jeu en lien avec les sept pêchés capitaux. Au village, ils ont déjà été témoins de scènes en lien avec les divers pêchés. Ils décident de prévenir toute manifestation future de ces vices. Arnold est mis au travail contre son gré, alors que Béranger et Karuga sont enjoints par Cozart, sous la menace d’un sort funeste, à ne pas importuner les jeunes filles.
Pietro fait la connaissance au banquet de la jolie Alba, la femme de Geoffrey. Celle-ci n’est pas indifférente à son charme, et propose une promenade à l’écart. L’amour de leur prochain se saisit d’eux et les entraîne dans un tourbillon de passion. Pietro rentre dormir chez Alphonse avec la satisfaction du devoir accompli. Les autres vont se poster à la chapelle.
Durant la nuit, Mariadora se réveille et sent une zone de ténèbres dans le bois à proximité. Cette fois, hors de l’église, les diablotins sont défaits. Rien à signaler à la chapelle ou à l’église. Cozart fait un cauchemar à son tour, aux prises avec un savoir qui lui est inintelligible malgré ses capacités hors normes, il se voit lui aussi désigner comme la huitième âme. Ayant été blessé durant la nuit, il va consulter Mathieu, le guérisseur.
Willhelmine consulte les sages-femmes au sujet des cauchemars et de la symbolique qu’ils pourraient receler. Le toit de chaume de la chapelle est mis en place. Pietro se procure une purge destinée à Bretmar dans l’optique de le remplacer en tant que Jésus dans la procession, convaincu d’être plus malin et de se sauver ainsi du péril démoniaque. Il demande à Colombe d’améliorer le goût du breuvage mais réalise, trop tard, qu’il ne devra le donner que le lendemain au charpentier.
Le soir venu, tout le village se retrouve chez Geoffrey. Garcinda, la servante, s’occupe du service. Bretmar arbore une clef qui le distingue pour son rôle d’accueil des invités. Franceska, qui possède la tannerie, est envieuse des atours riches de Pietro et de l’argent de Geoffrey. Pietro lui rappelle que la richesse est la marque de la faveur divine et lui conseille une honnête vie de dévotion. Les mets servis à foison rivalisent de raffinement, témoignant de la prodigalité de l’hôte. Une fois tout le monde repu, Garcinda annonce qu’il y a quantité de restes et Geoffrey exhorte tout le monde à se resservir. Pietro, pronant dans un premier temps la tempérance, cède aux arguments de Geoffrey, puis retrouve Alba pour un autre dessert.
Ven 5 Juil 2019 - 11:36
