Les arpenteurs

La marque

Chronologie:

Prologue: perso entre 10 et 12 ans
ellipse 5 ans
1-Fadeloge: La disparition de Laresne : perso entre 15 et 17 ans
2-Premier voyage: La nef des ombres
ellipse 3 ans
3-Enquête à Mascombe: les bois ensanglantés : perso entre 18 et 20 ans
ellipse 2 ans
4-Mort mystérieuse: Infiltration dans l'antique Linéato : perso entre 20 et 22 ans

Rain, La Magicienne


Pendant votre visite au Ministère de la Magie de Waterdeep, vous croisez une jeune fille au détour d'un couloir.

Elle vous inspire la rigueur et le strict de votre institutrice quand vous étiez petit, avec ses cheveux courts et noir, ses lunettes rectangulaires et sa démarche décidée malgré un accoutrement excentrique composé d'une combinaison moulante noire ne laissant que les bras nus, le tout recouvert d'un poncho tout aussi sombre décoré de fins filigranes bleus. Elle porte des gants blancs lui montant jusqu'au bras et ses seules coquetteries son des boucles d'oreilles en forme de triangle et un énorme pendentif circulaire étant relié a son cou par une chaîne dorée.

Vous l'observez alors discuter, ses bras surchargés d'ouvrages aussi vieux que lourds, avec un magister sur les prochaines lois de restriction magique en vigueur dans Waterdeep.
Une idée vous fait alors l'effet d'une décharge dans votre esprit : cette fille travaille au prestigieux Ministère de la Magie alors qu'elle n'est âgée que d'une quinzaine d'année.

Surement à cause de votre expression déconfite, une secrétaire passant par là vint vous adressez la parole.

"Ah oui... la jeune Rain, vous n’êtes pas le seul étonné de sa présence en ces lieux.
Elle est arrivé il y'a deux mois au Ministère en tant que consultante.
Il parait que ses recherches sur les objets magiques sont impressionnantes, pourtant elle vient d'un trou perdu de la campagne, Fadeloge je crois.

A part le Grand Magister Tolfdir, elle ne nous inspire rien de bon.
Elle est beaucoup trop solitaire, toujours le nez dans ses livres, et les rares fois où elle s'adresse à quelqu'un c'est pour parler travail ou de thèses sur la magie.
Cette fille est plutôt étrange aussi, elle donne des noms à n'importe quel oiseau ou chat qui passe sous son nez et cache une marque au dessus de son sein gauche...
Mais le pire c'est qu'elle viendrait tout juste de sortir d'un Cercle, oui... vous savez ? Ces internats pour jeunes ayant des dons magiques, plus des prisons pour phénomènes que des internats si vous voulez mon avis !
On dit même qu'elle aurait quitté son Cercle suite à un grave incident causant la mort de nombreux enfants..."

Chasseuse, l'archère

« La forêt est un monde de silence. On ne l'entend que quand elle mange ceux qui y font du bruit. »
« Mon père disait toujours : il faut appeler les choses par leur nom. Sinon elles n'auraient pas de nom du tout. Eh ouais. Maintenant magne-toi de remplir mon verre. »

Une mère et un frère massacrés sous ses yeux alors qu'elle-même n'était qu'une enfant.
Un père amer, démissionnaire, incapable de subvenir à ses propres besoins, prompt à distribuer les coups, trop abruti par l'alcool pour exprimer ses sentiments autrement qu'en faisant de sa fille une survivante.
Et la forêt, menaçante, silencieuse, ne s'exprimant que par grincements et craquements ; la forêt avec ses ravines traîtresses et son obscurité, sa violence discrète et sa faim pour les os ; la forêt loin du foyer empestant la vinasse et la sueur, la forêt pour y évoluer en solitaire, arc à la main, flèche encochée, et y être responsable de soi, de sa propre survie face aux bêtes sauvages, et rien d'autre.
Voilà comment les premières années de sa vie firent de Chasseuse qui elle est aujourd'hui.

Jeune humaine élevée par les bois, elle échappa à un isolement total grâce à quelques amis du village de Fadeloge près duquel son père les avait installés. Régulièrement rassemblés dans la cabane qu'ils voyaient comme un château du haut de leur dix printemps, ces gamins surent avec leurs jeux et leur bienveillance, par leurs aventures partagées dans le monde des Fades ou dans leur imaginaire, fournir à la jeune fille un environnement où elle pouvait, l'espace d'un après-midi, se permettre d'avoir son âge et de n'être qu'une petite fille. De cela elle leur sera toujours reconnaissante.

Le décès de son père, durant l'adolescence de Chasseuse, fut difficile à digérer et la ramena dans cet esseulement qui l'avait accompagnée toute sa vie ; c'est une jeune femme un peu plus morose qui chassa désormais sous la canopée et se mit à voyager de plus en plus loin, de plus en plus longtemps, le regard éternellement soucieux, au caractère toujours acéré mais assagie par la nécessité, par les conseils avisés de son ami Brogryn, et consciente de n'avoir aucune famille pour veiller sur elle. Aucune sinon ces quelques camarades qu'elle ne voyait plus aussi souvent qu'elle l'aurait souhaité, ceux avec lesquels elle partageait la marque d'un autre monde et un même nom de famille : les Arpenteurs.

Sleipnir le magicien des mots

Sleipnir n’était pas fait pour rester à Fadeloge, l’appel de l’inconnu (pas celui de l’église) le taraudait. Quand pourrait-il enfin se soustraire à l’oppression parentale ? Incompris, son génie créatif était tel un papillon ne pouvant s’extraire de sa chrysalide. Ce n’est qu’après avoir rongé son frein des années durant, qu’enfin Sleipnir fit la rencontre décisive qui allait bouleverser sa vie. Là où d’autres se seraient mépris en s’imaginant un vagabond louche, Sleipnir sut immédiatement voir au-delà, et cet étranger de passage décela de suite l’immense potentiel de Sleipnir que tout le monde faisait mine d’ignorer. En un regard ils se comprirent.

Ainsi débuta l’incroyable périple de Sleipnir, traversant d’obscures forêts et des landes se déployant à perte de vue. Il gravit les plus hautes montagnes connues, et d’autres plus élevées encore, franchissant autant de cols qu’une sage femme pour arriver jusqu’aux confins du monde, donnant sur une abîme de ténèbres. Il est fier de mentionner qu’il a uriné par-delà cette limite ultime dans laquelle se déversent fleuves et océans.

Au cours de cette épopée, Sleipnir rencontra des hordes de créatures terrifiantes, terrassées par l’épée, la verve ou l’intellect. Aucune ne résista au sémillant Sleipnir. Il fit bien sûr de plus heureuses rencontres, des créatures mythiques tel un phénix chaleureux et d’autres décrites dans nul parchemin: des vers de 100 pieds de long sautillant sur deux pattes, des bêtes faites d’os et de roche en fusion ou encore des arbres parlant recouverts de poil et de peau. Mais rien pourtant n’égalera la magie de voler avec les dragons l’ayant pris en affection.

Brogryn, le nimbé

Voué dès son plus tendre âge aux tâches ecclésiastiques, c'est tout naturellement que le nain Brogryn resta à Fadeloge auprès de Hyacinthe, la prêtresse en charge de l'église communale, afin de terminer son enseignement religieux, malgré le fait que ses amis d'enfance aient pris d'autres chemins par delà le vaste monde. Il garda toutefois un contact ponctuel avec son amie Chasseuse, la fille sauvage de la forêt, lorsque celle-ci se montrait en ville. Il tenta de lui apporter un soutien spirituel amical dans une période troublée pour l'adolescente.
Bien que le dieu adoré du village, Pomone, déesse nourricière des récoltes et des charrues aux lames bien affûtées, fût son premier amour et son premier contact avec la foi, le jeune Brogryn se rendit compte en grandissant que les préceptes de la déesse - bien qu'ils soient fort justes - n'avaient que peu de résonance dans son cœur avenant. Se souvenant avec amertume de cette nuit silencieuse où il avait abandonné à une mort affreuse un blessé sous sa garde, menacé par des assassins déterminés, il en est venu au fait que les enseignements de Pomone, bien que louables, ne pouvaient pas résoudre tous les problèmes de ce monde. Peut-être d'autres divinités seraient-elles à même de lui révéler des connaissances plus défensives? Car après tout, pourquoi consacrer sa vie toute entière à la spiritualité si ses enseignements sont impuissants pour protéger nos proches?  

Rêvant secrètement d'aventures et d'épopées comme celles qu'il avait pu traduire et lire dans les ouvrages de la sacristie, c'est avec un grand intérêt qu'il s'entretint avec le prêtre Aénor, un homme affable choisi par le dieu Lathandre pour répandre ses grâces et ses préceptes. Ce dernier avait été envoyé à Fadeloge avec une délégation pour s'entretenir de hauts sujets avec Hyacinthe. Il apprit à ses côtés que la lumière, source de création et de bienfaisance, était l'expression même de Lathandre dans notre monde, mais que la lumière pouvait aussi brûler et aveugler ceux qui corrompent le bien et la générosité. Le jeune nain, inconsciemment, aspira au fond de son âme à servir ces grandes sagesses.
Chaque soir, avant de s'endormir, il s'imagine qu'une figure solaire rentre en contact avec lui et le somme de devenir le bras par lequel ses enseignements s'étendront sur le monde. Peut-être que s'il y pense assez fort, Lathandre se révélera un jour à lui et le chargera de missions...Ce qui lui ouvrirait les portes de la prêtrise et lui permettrait d'accomplir de grandes choses!